Contempler... Être en son temple...
Tu te doutes que sur la route c'est une activité qui s'impose à chaque instant.
La contemplation implique l'immobilité qui nous plonge immanquablement dans le temple intérieur. Alors que le regard se porte au-dehors, le silence se fait au-dedans et au travers de l'immobilité du corps, l'esprit s'apaise, et le mouvement intérieur devient accessible. C'est un état de conscience de soi accrue, de ce qui est là simplement.
L'immobilité nous invite à prendre conscience de l'agitation qui peut vivre en nous, des trajets des émotions, des pensées, de la présence du corps. Il n'y a pas de fuite possible, on ne peut échapper à ce qui demande à être entendu, et c'est bien pour cela que rapidement, nous revenons à l'agitation... Mettre au diapason l’intérieur et l’extérieur est inconfortable, délicat.
Dans la vacuité que cet état requiert toute scorie ou incohérence est mise en lumière.
Elles appellent la libération. Laisser circuler, faire face en douceur pour retrouver l’alignement.
La contemplation est une façon d’être, d’être en son temple, en dehors du faire, simplement dans l’être, elle nous permet de rectifier ce qui est impur. (Du moins d'en prendre conscience).
Lorsqu'on y parvient, et nous savons que c'est loin d'être évident, il se produit quelque chose d'une saveur indicible, lorsque l'alignement est retrouvé que l’être est immobile, silencieux, alors la lumière peut traverser, la vie transcende chaque cellule.
De l’expérience que j'en fait, c'est à chaque fois, une explosion dans le cœur, la beauté qui envahit, la gratitude qui submerge et des larmes de contentement, de joie, d'un sentiment unique, de reconnaissance d’être là, pleinement et entièrement, cette sensation si puissante d'exister ENTIÈREMENT.
J'aime cet état, il me permet de faire l’état des lieux intérieur, de ce qui demande à être purifié, il est un guide, aussi inconfortable que ça puisse être parfois.
C'est comme apprendre dans l'immobilité et la plénitude de la présence, à mieux être à soi et au monde. C'est toucher à l'unité autant qu'à l'unicité, c'est sentir que l'on fait partie du monde et que le monde fait partie de nous, absolument.
