La cruauté de la conscience
Dans tout chemin d'évolution, il y a un point de départ. Un moment où l'on accepte de voir ce que l'on est et l'endroit où l'on est, cela peut être violent. Lorsqu’on a passé du temps dans la souffrance, l’anesthésie, la fuite... On perd l'essence de soi, on vit au travers de filtres, dans des mécanismes bien rodés et il se creuse un fossé entre ce que l'on croit de soi et ce que l'on est réellement. La prise de conscience est l'appel de la cohérence, le moment où les voiles de l'illusion tombent et où l'on se voit. C'est intense et inconfortable, néanmoins, c'est nécessaire, car à entretenir l'illusion, on peut vivre une vie à côté de soi, à côté des autres, on peut rater et gâcher, même faire du mal, sans s'en rendre compte.
Et puis un jour, on se met en chemin et pour cela, on doit savoir d’où l'on part, donc regarder la réalité de l’être à un instant T.
Nous pouvons passer des années à fuir ce moment, car il est incroyablement douloureux... Cette étape de la prise de conscience est le premier pas, et lorsque le mal-être est installé, souvent le plus violent. Il peut suffire à te faire sombrer deux fois plus fort. La lumière crue du jour qui aveugle, c'est cela la conscience. D’où l'a nécessité d’être bien accompagné, car ouvrir les yeux sur sa propre médiocrité, s'ouvrir à la souffrance qui nous a amené là, ouvre la porte à la culpabilité, au désespoir, et ça suffit en soi à nous faire replonger vers le confort de nos illusions, à nous lover dans notre posture de victime, ou à nous noyer dans ce qui nous permet d'éviter. Cependant, même si devenir conscient est cruel, je t'invite à faire preuve de compassion, tu n'en es pas là pour rien...
Et si c'est un autre à côte de toi qui n'est pas conscient, dis-toi que cela ne t'appartient pas, ça ne parle pas de toi, mais de lui. Prends soin de toi, soit honnête, assume ta part, et laisse lui ce qui lui appartient, face à un mécanisme qui garantit la survie comme l’illusion du soi, tu ne peux rien, alors préserve toi.